Le Yoga Kundalini est avant tout une ouverture de la conscience. Il transforme pas à pas ce qui peut l’être, ouvre les portes de ce qui est possible dans l’instant présent. Il n’est pas du développement personnel, dans la mesure où il ne cherche pas à développer notre personne, notre identité. Au contraire, il permet d’aller au-delà de nos identifications physiques et mentales, afin de réaliser ce que nous sommes vraiment.
La plupart des élèves, après quelque temps de pratique, témoignent de changements, de transformations de leurs mécanismes dans leur vie quotidienne, et bien qu’ils y voient un lien avec les cours de yoga Kundalini, ils ne comprennent pas comment cela est possible et de manière aussi rapide.
Le yoga Kundalini passe par l’expérimentation du corps, car c’est un moyen plus rapide que le mental. Lorsque le corps vit une expérience nouvelle, différente, plus grande ou vaste que le mental ne le croyait possible, alors cette nouvelle vision est automatiquement intégrée comme étant réel, car le mental ne peut pas nier l’expérience vécue. En cours, il est courant, grâce à l’accompagnement du professeur et à l’énergie de groupe, d’aller au-delà de ses propres limites et d’en être surpris. Pour le mental, cette limite est donc « sa » nouvelle limite.
Aussi, le yoga Kundalini se sert de la relation qui existe entre notre corps et notre état émotionnel: par exemple, une personne triste, va se tenir affaissée et oublier de respirer, une personne « trop » joyeuse ou excitée va être très agitée et se remplir d’air, quelqu’un en colère, va avoir le corps très tendu et va respirer très fort en soufflant énormément, celui qui a peur, va trembler et avoir des palpitations et va avaler de l’air de manière saccadée… En se servant de toutes ces données naturelles, et en les mettant en pratique physiquement, de manière consciente et détachée émotionnellement, notre système apprend à appréhender les émotions de manière différente, comme s’il traçait de nouveaux sillons. Ainsi, à force de répétitions pendant la pratique, nous pouvons constater des changements d’attitudes qui, auparavant étaient des réactions souvent négatives, et qui ne surgissent plus, laissant la place à plus de calme et de sérénité, face à des moments habituellement perçus comme très désagréables, voire source de souffrance.
De nombreuses séries de yoga Kundalini travaillent spécifiquement sur chacune de nos émotions. Ainsi, en fonction de notre personnalité, nous pourrons harmoniser notre colère, notre tristesse, nos envies exagérées et nos dépendances, notre joie excessive et parfois peu réaliste, nos dégoûts et rejets, nos fuites et nos peurs.
La première étape est la prise de conscience de ce qui est là en vous, car vous êtes nombreux à ne pas avoir encore identifié vos propres émotions et réactions, bien qu’elles soient parfois excessives et visibles pour autrui. Suit l’expression du sentiment, car les émotions, comme le sait depuis des millénaires la médecine chinoise, ne sont que des types d’énergies particulières. Le feu est une énergie vive, chaude et qui monte, la joie se diffuse et s’étend, la tristesse est une énergie qui stagne, la peur fait tout s’effondrer. Toute énergie a besoin de circuler librement et c’est donc la même chose avec vos émotions, sous peine qu’elles stagnent et transforment votre corps en cocotte minute ! Beaucoup de personnes aujourd’hui sont conscientes que certaines pathologies proviennent d’émotions réprimées.
La pratique permet donc de reconnaître l’énergie en vous, puis de l’exprimer, pour enfin laisser le processus subtil chimique et naturel de votre corps se faire, grâce à la stimulation de postures spécifiques.
Le yoga Kundalini est une science millénaire. Les yogis ont expérimenté tous les mécanismes du corps, dont sa chimie subtile. C’est pourquoi le Yoga Kundalini, qui a une action sur tous les systèmes de notre corps, exerce aussi un pouvoir harmonisant sur notre système glandulaire, responsable entre autre, de notre système émotionnel. Nos émotions s’apaisent, nous réagissons moins fort. La paix se fait sentir au quotidien.
La plupart des personnes, parce-qu’ils n’ont jamais appris comment le voir, ne savent pas ce qui se trame dans leur mécanisme mental. Dans leur tête, les idées s’enchaînent, émergent et leur attention les poursuit, sans qu’ils se rendent compte qu’ils pensent. Ils croient être présents, alors qu’ils sont en train de penser à leur agenda, aux courses qu’ils ont à faire, à leur problèmes ou à leurs fantasmes ou fantaisies.
Le yoga Kundalini, grâce à son processus d’observation de tout ce qui est là, à l’extérieur de vous, ainsi qu’à l’intérieur de vous, dans votre corps, mais aussi dans votre tête, vous permet de voir vos propres mécanismes. La première étape est souvent de s’apercevoir que les choses ne sont pas telles que vous le croyez et aussi que vous n’avez pas la maîtrise de votre mental. Cela peut être une grande déception si vous croyiez pouvoir tout contrôler, mais ce n’est pas le cas.
Le mental a pour fonction de produire des idées et de les classifier, ainsi que tout ce qu’il voit. En Inde, pour imager la vitesse du mental, on dit que l’on produit plus de 1000 pensées en un seul clignement d’oeil. Je ne sais pas si cela est vrai, mais cela évoque le fait que le processus d’émergence des idées est ultra-rapide. Au fur et à mesure de votre vie, vous allez porter votre attention sur plusieurs types d’idées, qui vous sont propres et qui différeront d’une autre personne. Cela finit par former une identité que vous croyez vraie et dense, mais qui n’est en réalité qu’une accumulation d’une même sortes d’idées, ou d’expériences. Comme traçant un sillon, des habitudes mécaniques se font à votre insu et vous continuez à entretenir l’élan de votre attention allant vers le même type de chose.
Cette mécanique mentale se fait inconsciemment, jusqu’au moment où vous apprendrez à regarder ce qui se passe dans votre tête, de manière détachée et paisible. Alors petit à petit, vous pourrez commencer à comprendre les choix que vous faites et les raisonnements que vous tenez. La prise de conscience est toujours la première étape et demande parfois beaucoup de temps, de répétition et donc de patience. Mais c’est ce mécanisme qui va vous permettre, au fur et à mesure, de mettre de la distance entre, vous, en tant qu’observateur, et vos idées, qui sont simplement des pensées qui émergent et puis qui disparaissent, si votre attention ne les attrape pas et les laisser circuler librement.
C’est ce que l’on appelle, créer du discernement entre les pensées et ce que vous êtes vraiment. Si je peux regarder les idées qui me traversent, alors je ne « suis » pas mes idées. Je suis simplement celui ou celle par lequel passe les pensées, comme les nuages traversent le ciel. Le yoga a modifié la maxime « je pense donc je suis » en « je ne pense pas donc je suis ».
Ce travail sur l’observation mental vous permet de vous défaire de certaines mécaniques néfastes, en créant de la distance et du détachement. Cet espace vous permet d’être plus proche de vous-même, plus authentique et plus aligné avec le moment présent, dans lequel la pensée n’existe pas.